L'actualité de la crise : UNE DROITE QUI S'ASSUME EN ESPAGNE, par François Leclerc

Billet invité

Fátima Báñez, la ministre de l’emploi et de la sécurité sociale du gouvernement Mariano Rajoy, s’est appuyé sur les derniers chiffres du chômage espagnol (au taux avoisinant 23% en fin d’année), pour justifier sa prochaine réforme du travail. Avec comme intention déclarée de « redonner confiance aux travailleurs et aux chefs d’entreprise, pour qu’ils puissent surmonter la crise ensemble et que le licenciement soit la dernière option ».

Javier Diaz-Gimenez, économiste à l’IESE Business School de Madrid, a présenté plus crument les objectifs de cet assouplissement de la législation du travail : « la première mesure à prendre est de réduire les coûts du travail, qui sont excessifs, en limitant les indemnités de licenciement, et la deuxième est de se débarrasser des contrats temporaires pour établir un seul contrat à durée indéterminée » (plus facile à interrompre).

Parallèlement, le nouveau gouvernement tente de faire face à l’endettement des régions pour le réduire et à l’état sinistré du secteur bancaire pour y remédier. A l’intention des premières, étranglées financièrement, une ligne de crédit de 10 milliards d’euros a été ouverte; en contrepartie, le gouvernement entend contrôler les budgets régionaux : toute aide sera conditionnée à l’adoption et la validation par Madrid d’un plan de réduction du déficit, impliquant la poursuite des réductions budgétaires qui affectent déjà les secteurs de la santé et de l’éducation. Madrid procède vis à vis des régions comme il est tenté de le faire au sein de la zone euro.

Les banques sont pour leur part placées devant l’obligation de constituer rapidement un matelas de provisions et de réserves de 50 milliards d’euros, en raison de la détention de quelques 176 milliards d’euros d’actifs estimés douteux (crédits dont le remboursement est menacé, immeubles et terrains saisis après défaut), sur un total de 320 milliards de crédits immobiliers inscrits à leurs bilans.

La réforme de Luis de Guindos, le ministre de l’économie, prévoit d’augmenter les provisions pour perte jusqu’à 80% de la valeur des terrains, 65% pour les activités de promotion en cours et 35% pour les logements non vendus. Les établissements qui ne parviendront pas à financer ces dépréciations – alors que l’EBA, le régulateur bancaire européen, réclame parallèlement l’augmentation de leurs fonds propres – pourront bénéficier de l’aide du FROB (Fondo de Reestructuración Ordenada Bancaria), dont le capital sera augmenté de 9 à 15 milliards d’euros par l’État pour si besoin acheter des obligations convertibles émises par ceux-ci.

L’objectif recherché est que les banques puissent ensuite vendre ces actifs à bas prix, une fois les pertes constatées. Un an est accordé afin de réaliser ce processus, pouvant devenir deux ans pour les établissements engagés dans des fusions (ce qui risque d’être en règle générale le cas). Officiellement, afin de vendre le stock de logements à bas prix aux particuliers, et dans la pratique de réaliser de juteuses bonnes affaires financières pour les acheteurs des actifs dont les banques vont se délester. Celles-ci doivent déjà mettre en place les circuits et les instruments financiers avec pour but d’en être parmi les bénéficiaires…

Deuxième volet du plan, les banques sont incitées à poursuivre et accélérer le processus de concentration dans le secteur. Les grandes banques vont pouvoir faire leur marché en s’appuyant sur des montages financiers accommodants, les petits établissements laissés à la dérive et vulnérables. Plus question, comme elles s’y opposaient, de créer une bad bank à laquelle tout le monde aurait eu accès. Oubliée, la problématique des too big to fail.

Cette tentative d’assainissement va donc être l’occasion de bonnes affaires ; elle intervient après une longue période pendant laquelle la situation sinistrée des banques espagnoles avait été niée. Devant la contraction du crédit qui en résultait, à laquelle le gouvernement voudrait à terme remédier, il tente de soulager le secteur par un plan dont la transparence ne va pas être la première des qualités, en passe d’établir les règles floues d’un grand jeu de construction. Celui-ci est présenté comme allant contribuer à rendre le secteur « plus sain et mieux dimensionné », afin de mieux supporter la poursuite de l’éclatement de la bulle immobilière. Mais les provisions annoncées ne vaudront pas nécessairement solde de tout compte, et la relance de l’économie par le crédit, présentée comme l’aboutissement du plan, va se résumer à la contemplation bien pensante d’une image pieuse. C’est toujours une consolation.

Comme en Grèce et au Portugal, la grande inconnue est la capacité de la société espagnole à encaisser les mesures d’austérité qui s’accumulent et n’ont pas de fin. Les cris muets des indignés de la Puerta del Sol n’ont malgré les apparences pas fini de résonner.

76 réponses sur “L'actualité de la crise : UNE DROITE QUI S'ASSUME EN ESPAGNE, par François Leclerc”

  1. …et la relance de l’économie par le crédit, présentée comme l’aboutissement du plan, va se résumer à la contemplation bien pensante d’une image pieuse…

    François vous êtes en pleine forme !

  2. Donc si je comprends bien, en un, les espagnols perdent leurs emploi, en deux, leurs logements, en trois leurs allocations de chômage et en quatre ils perdent la possibilité de racheter un logement à vil prix parceque de meilleurs requins seront déjà sur l’affaire.
    Tout ça au nom de la réduction d’un coût du travail qui n’existe pas. En cinq, on restructura les aides alimentaires pour que cela ne coûte pas trop cher. Trop cher à qui d’ailleurs au fait?

  3. ** Une droite qui s’assume mal **

    Apparemment c’est plutôt une droite libérale que « nationale » qui a pris le pouvoir. Remèdes ultra libéraux, baisses de salaires pour élargir théoriquement la possiblilité d’embauche,purge des ardoises laissées par les socialistes un peu partout, tout cela est de la thérapie libérale.
    Avec quand même une complaisance coupable en direction du lobby bancaire, on socialise les pertes au lieu d’acculer au dépôt de bilan les mauvaises banques.

    C’est une droite d’oligarchie bancaire qui montre le museau.

    Critiques : la compétitivité par la baisse de salaires est plus facile à vendre par dévaluation compétitive mais impossible dans le carcan européen. En fait cette politique est déflationniste et dangereuse en période de récession ou de croissance molle et de chômage massif, quasiment suicidaire en termes électoraux d’où l’intérêt de la faire après élections.

    Solution souverainiste (non envisagée par la droite « mondialiste bancaire »).

    Le protectionnisme raisonné des souverainistes paraît une solution (prohibée par leur Europe chérie) associée à la souveraineté monétaire retrouvée (prêts à zéro % au trésor espagnol par émission monétaire et non aux banques privées, donc de l’anti-maastricht). Politique qui peut d’ailleurs se faire au niveau européen si on met en veilleuse le traité de Lisbonne.
    Cette politique est exclue à tous les niveaux comme « inflationniste », car comme chacun sait émettre de la monnaie en direction des banques n’est pas inflationniste!!! Ne cherchez pas d’arguments, soumettons-nous en Espagne et ailleurs à la doctrine bancaire.

    Evidemment il faut accepter d’être satanisé par le parti du bien si l’on persiste dans cette alternative..

    Cordialement

    1.  » Souveraineté monetaire retrouvée  » !!!! mais là on croie réver ! vous n’allez pas en plus nous resservir la loi Pompidou de 1973 !

      Vilain complotiste ! Immodéré !

      1. La souveraineté est un gros mot, mais le protectionnisme aussi.

        Vous avez le droit d’être libre-échangiste et mondialiste.

        Big Brother

      1. Je vais vous expliquer ! (Je dis ça pour rire hein ? on est d’accord)

        Créer de la monnaie permet par « ruissellement » qu’elle atteigne le menu peuple. Donc celui-ci s’enrichit. Et voila.

        Comment ? Ceux d’au-dessus ce sont encore plus enrichis : tsss quel affreux négatif vous êtes !

      2. La création monétaire entre les mains de l’Etat, si elle sert une politique de grands travaux, peut aider à réduire les inégalités au moins devant le travail par les salaires distribués.

        La création monétaire entre les mains de l’Etat évite l’intermédiation bancaire qui est inutilement onéreuse en intérêts payés par le contribuable au profit des banquiers.

        Je ne vois pas que l’on puisse lutter contre les inégalités sans s’intéresser aux intérêts bancaires illégitimement prélevés sur l’Etat.

        Cela implique la souveraineté de l’Etat sur sa banque centrale et la création monétaire gratuite pour l’Etat.

        Cordialement

      3. @Leoned
        Le problème avec le « ruisselement » c’est que ceux de l’étage haut dessus font éponge d’où l’asséchement plus bas. Par contre, comme dans les poulaillers, il ne fait pas bon être au perchoir le plus bas.

      4. Effectivement, les USA et le Royaume-Uni qui font un usage immodéré de la planche à billet, sont aussi deux Etats qui connaissent des inégalités au sein de leur population, parmi les plus criantes du monde occidental.
        Le problème de la répartition des richesses est un problème hautement politique, qui ne peut être résolu par des choix de technique économique. L’état de la répartition des richesses, dépend des rapports de force entre classes sociales au sein de la société.
        Or depuis quelques décennies, du fait du niveau important du chômage, le rapport de force est favorable aux détenteurs des capitaux, et non aux détenteurs de leur seule force de travail.
        Tant que cette situation persistera, les inégalités ne pourront que croître.
        Ceci euro ou pas euro, planche à billet ou pas, protectionnisme ou pas.

        It’s the policy stupid!

        François Hollande et les sociaux libéraux ne devrait pas l’oublier.

      5. Il ne s’agit pas, aujourd’hui, de « créer de la monnaie » en général et de manière intemporelle, mais , dans la situation présente, de créer de l’euro de manière à en faire tomber la valeur par rapport au dollar, obtenir ainsi la quasi annulation de la partie de la dette souveraine libellée en euro et donc renflouer le budget de l’état providence et après rattrapage de l’inflation par la hausse des salaires et des pensions opérer par cela même la ruine de la rente au profit des salaires.

      6. @ Efarista

        On est parfaitement d’accord. Pour ça que je disais que c’était « pour rire » !

  4. Détricotage de la sécurité de l’emploi nécessaire pour conserver une classe moyenne et de la sécurité sociale pour conserver une apparence de civilisation, et ce n’est que les premiers pas, on sait déjà que ces pas-ci approfondiront la récession de l’Espagne et obligeront à en faire d’autres et d’autres encore, toujours dans la même direction. Tout ça n’est pas beau à voir, alors qu’il y a des solutions douces.

  5. Surtout pas réformer la finance!

    En fait, la concentration sur le secteur va la rendre plus difficile. Il s’agit d’agir sur les « conséquences » (non sur les causes) et sauver le frauduleux jeu des grosses banques. La bulle hypothécaire –construction- immobilier ? Oubliée.

    Ici et là, l’Alzheimer avance et la réglementation en matière financière -à l’échelle nationale, européenne ou mondiale- ne change pas.

    Nos politiciens, banquiers, économistes, sont-ils capables d’apprendre ? Uniquement répètent les leçons apprisses ? Les erreurs sont “profitables” pour eux? Sont bêtes, méchants, les deux? Des erreurs, ils ne veulent pas savoir? L’économie doit être régulée en fonction de finalités sociales (crédit …), Oubliée ou hors système ?

  6. Quand vont ils comprendre que c’est une politique de relance et pas d’offre qui est souhaitable.Si vos potentiels clients n’ont pas d’argent ou ne sont pas ou plus solvables, on peut baisser le cout du travail à zéro cela ne va rien améliorer….pourtant élémentaire non?

    1. à dissy,

      Décidément, vous ne voulez rien comprendre.
      Dès lors que les pays européens qui ne savent pas exporter, auront suffisamment amélioré leurs performances, surtout salariales, mais aussi technologiques, ils pourront prendre la place enviée du pays européen qui est un très gros exportateur net, et même, dans la foulée, vendre massivement des produits manufacturés à tout le continent asiatique.
      A dater de ce jour, les pays européens pourront rembourser leurs dettes et leurs populations accéder au paradis de la marchandise, au moins pour ceux qui seront encore en vie.

      1. Lequel, plus gros exportateur, aura la bonne grâce, ainsi que les autres exportateurs d’encourager cela en ne faisant rien de comparable. Et les pays asiatiques de ne surtout pas monter en gamme pour être certains d’avoir à importer nos produits plutôt que de donner du travail à leur chômeurs.

      2. Les gros exportateurs sont aussi des importateurs : leurs entreprises sous-traitent massivement dans des pays proches où le salaire minimum est de 300 euros par mois, ou moins, et où il est possible de travailler 24 heures par jour avec deux équipes.

      3. à Bernique démasqué,

        Vous préconisez…

        Non, je ne préconise rien.
        Ce sont d’autres, qui eux aussi refusent à l’ironie le droit d’exister, qui préconisent.
        Et pour vous dire un secret, mais ne le répétez à personne, nous, Occidentaux, avons déjà perdu.
        Un quidam dirait : « parce que vous avez vendu votre âme au Diable, pour le contenu d’un chariot au supermarket ».

  7. Les banques vont ce délester des actifs immobiliers pour mieux les rachetés par la suite et les pertes seront adressés au secteurs publics comme d’habitude.

    Les contrats déterminés seront regroupés dans un CDI sans indemnité de licenciement et avoir la chance de ce faire viré du jour au lendemain,

    – sinon ça existe depuis une bonne dizaine d’année en France ça s’appel des conventions collectives toute pourrie les plus vieux d’entre vous vont commencé à y goutté, il y a une justice du pire quand même chez les oligarques.

    – dans une société légèrement meilleure que celle ou l’on vie on laisse les gens travailler et être payer en liquide à la journée on comprend bien qu’un état aussi gros, sale et moche on ne peu pas laisser cette liberté faut bien payer les vieux rentiers.

    1. [soupir… encore un qui dormait en classe de français]

      Phase 1 : correction de l’orthographe. Il y a tellement de faute, que j’ai dû en oublier quelques unes…

      Les banques vont Se délester des actifs immobiliers pour mieux les rachetER par la suite, et les pertes seront adresséEs au secteur-Ø public-Ø, comme d’habitude.

      Les contrats déterminés seront regroupés dans un CDI sans indemnité(S) de licenciement et AURONT la chance de Se faire virER du jour au lendemain,

      – sinon ça existe depuis une bonne dizaine d’annéeS en France, ça s’appelLE des conventions collectives touteS pourrieS, les plus vieux d’entre vous vont commencER à y goÛtER, il y a une justice du pire quand même chez les oligarques.

      – dans une société légèrement meilleure que celle oÙ l’on viT, on laisseRAIT les gens travailler et être payÉ en liquide à la journée, on comprend bien qu’un état aussi gros, sale et moche, on ne peuT pas laisser cette liberté, faut bien payer les vieux rentiers.

      Phase 2 : rendre le texte compréhensible et élégant.

      Là, j’y renonce, ce serait le réécrire en totalité.

      1. Chic alors, renoncez ! Et même plusieurs fois.
        Renoncez encore. Plus fort: renoncez avant.
        Ne renoncez pas à la joie du renoncement.

        @ motola: c’était lisible. Pas terrible, mais vous ferez mieux.
        Putain d’orthographe française.
        Le Français a été progressivement complexifié pour
        qu’il serve de balise sociale à l’usage des snobs.
        La différence entre l’écrit et l’oral est une tragédie des
        Sociétés francophones. Dualité de la Société, dualité
        au sein d’un même psychisme. Incomplétude et
        accent mis sur la forme aux dépens des idées.
        Bien sûr , certains, particulièrement doués, maîtrisent
        assez les 2 modes d’expression pour que la différence
        passe inaperçue. Il y faut un long apprentissage
        et des qualités propres. Beaucoup trop pour
        le commun qui a autre chose à faire.

        L’ Anglais est le contre-exemple parfait.
        Simple, le plus souvent monosyllabique,
        régulier, forme unique, 2 ans d’apprentissage
        pour un maîtrise plus qu’acceptable.
        La création de mots nouveaux est acceptée,
        c’est à dire encouragée, l’usage faisant le tri
        entre le refus et la généralisation.
        Un autre monde.

  8. Bonjour à tous

    @Dissy
    Voyons Dissy ! Vous savez bien que la règle de ce jeu est très simple:
    1) Le coût du travail doit être payé par le travailleur
    2) La valeur produite par son travail ne lui appartient pas.
    3) Quand un travailleur ne peut plus se soutenir seul, il doit être épaulé par les autres travailleurs afin que la valeur de son travail puisse continuer d’être attribuée à ceux qui l’encaissent!
    4) Il faut par tous les moyens connus placer et maintenir le travailleur dans la certitude qu’il coûte et ne rapporte rien.
    5) Par définition tout travailleur est moins productif que son voisin et coûte plus cher!
    6) JAMAIS, vous m’entendez? JAMAIS le travailleur ne doit avoir conscience qu’il produit de la valeur!

    La manière dont vous organisez cela: monarchie, république populaire, démocratie oligarchique, monarchie démocratique, dictature, théocratie, bureaucratie érotico-anarchique etc…est accessoire: l’essentiel est de placer des cartes de crédit et un poste de télévision chez chaque travailleur.

    Bonjour chez vous!

  9. Le but recherché par les  » neo Chicago boys » de Miton Friedman qui prennent le pouvoir en europe n’est il pas de démembrer l’état nation pour privatiser les biens publics en cassant la resistance populaire. Les solutions apportées par les différents gouvernements européen ne sont donc pas des « erreurs » mais une stratégie délibérée du « désastre organisé ».
    La Grèce est le laboratoire qui teste la détermination populaire. Nous sommes dans la droite ligne de la politique libérale mise en place au Chili sous Pinochet. (Voir où revoir la stratégie du choc de Naomi Klein: http://youtu.be/MKeiChMRWTU)
    Se lamenter ne sert à rien, il nous faut impérativement mettre en place un pouvoir alternatif non violent basé sur la démocratie participative et le développement des solidarités .

    1. @ Valls

      « il nous faut impérativement mettre en place un pouvoir alternatif non violent basé sur la démocratie participative et le développement des solidarités. »

      Et comment faites-vous ??… surtout pour le faire sans violence.

      1. Ben, faut s’insurger pacifiquement et défoncer le crâne des pourris à coup de gourdins non-durs, et ce avec tact et douceur, tiens! 😀

  10. Exact, Valls, ce qui parait à beaucoup comme des « tâtonnements » politiques, dévoile de + en + une stratégie de dissolution de l’Etat, et du pouvoir démocratique (déjà bien conditionné par les chins de garde). Les Yesmen avaient infiltré un Congrès de PDG d’Amérique du nord, dans lequel ils avaient loué un système mieux que l’esclavage (puisque l’esclave, il faut le nourrir), et avaient été chaleureusement applaudi. Nous y sommes, sauf que les esclaves améliorés (les chinois) vont être remplacés au plus près: par nous!

  11. Bonjour,

    Ces droitiers ont bien été démocratiquement élus?

    Je ne crois pas qu’ils soient arrivés tout armés du Maroc.

    Donc si la démocratie peut engendrer ce genre de cure, que penser de la démocratie?

    1. Donc si la démocratie peut engendrer ce genre de cure, que penser de démocratie ?

      Qu’elle est mortelle, c’est tout son charme, et le seul avantage des dictatures.
      Mais vous avez rien vu, voyez la belle et jeune démocratie hongroise… un amuse-gueule avant le plat de viande, saignante la viande siouplait.

    2. « que penser de la démocratie? »

      Bien vu !
      La démocratie encourage l’irresponsabilité. Un bon exemple:
      le bulletin de vote d’un idiot ou d’un bancal du cervelet
      a la même valeur que le votre !
      Y avez-vous pensé une seule fois ? Franco et Horthy, eux, le savaient.
      Ce n’est pas pour rien que le caudillo se disait « la sentinelle jamais relevée ».
      Et Horthy, amiral sans marine, avait du temps pour réfléchir
      à la condition humaine.

      C’est tout le problème de ces pays pas vraiment développés, -ça reste entre nous-,
      les hommes à poigne se trouvent pas sous le sabot d’un cheval.

    3. Faut dire que les électeurs de gauche sont allés à la pêche, surtout.

      Le PP n’a progressé que de 550 000 voix [+ 4,7%], tandis que le PSOE en a perdu 4,3 millions [-15,15%]. Les néo-franquistes ont gagné par défaut, en fait, parce que les électeurs ont sanctionné la trahison sociale du gouvernement socialiste. Bon, il aurait été plus malin de voter massivement pour la vraie gauche [Izquierda Unida] que de s’abstenir, mais y en a toujours beaucoup qui croient plus intelligent de laisser la droite gagner.

    4. Que tant que la majorité des citoyens trouvera avantage à l’inertie, rien ne changera.
      L’ébranlement commence à peine, et la récup sonne déjà du clairon, attendons la suite, nous entrons dans la phase: inquiétude, elle sera suivie des phases peur, panique et puis espérons le, réflexion et Clap Action.
      Et action, c’est changer le cadre, en douceur si affinités.

    1. Pourquoi ne pas supprimer les salaires et mettre en place un système de « compensation », je sais pas moi… des coupons-alimentation comme en Grèce ? La compétitivité aurait tout à y gagner, non ?

  12. Comme le disait ce matin sur F. Inter dans « On n’arrête pas l’éco » Benjamin Coriat des économistes atterrés
    « Le néo-libéralisme nous a mené dans le mur et on en rajoute une couche ».
    De quels qualificatifs traiter ces agressions sauvages, je préfère me taire.
    Résultat :
    toujours + pour certains, toujours – pour d’autres.

  13. LES GRECS N’ONT PAS BESOIN DE CANTONA
    VOICI L’ARTICLE QUI EN PARLE DANS L’ECHO AUJOURD’HUI:

    « Un total de 65 milliards d’euros a été retiré des banques en Grèce depuis le début de la crise de la dette en 2009, dont 16 milliards ont été transférés légalement vers des banques à l’étranger, a déclaré vendredi le ministre grec des Finances, devant le Parlement.

    Depuis 2009, « 65 milliards ont été retirés des banques, dont 16 milliards d’euros sont partis à l’étranger », a affirmé Evangelos Vénizélos, en réponse à des questions des députés sur le plan de restructuration de la dette grecque et la nouvelle aide européenne, toujours en cours de négociation avec les créanciers du pays.

    D’après le ministre, « 32% de ces 16 milliards d’euros ont été déposés dans des banques au Royaume-Uni, et moins de 10% dans des banques en Suisse ».

    Selon les chiffres de la Banque de Grèce, les dépôts à fin décembre 2009, dans les banques en Grèce, s’élevaient à 237,3 milliards d’euros, et à fin juin 2011, ils atteignaient 188,1 milliards d’euros.

    Face à la pénurie des liquidités dans le pays, Vénizélos a défendu le nouveau plan d’aide européenne à la Grèce, qui doit renforcer le capital des banques avec 40 milliards d’euros, et « assurera le redressement de l’économie ».

    La recapitalisation des banques grecques doit intervenir dans le cadre de l’effacement prévu de 50% de la valeur nominale des obligations détenues par les créanciers privés en vue d’alléger le fardeau de la dette du pays, qui doit passer de 160% du PIB actuellement à 120% en 2020″

    Idem sur:
    http://www.lecho.be/actualite/economie_politique_europe/Les_Grecs_vident_leur_compte_en_banque.9156200-3323.art?utm_medium=email&utm_source=SIM&ckc=1

    1. @Sergio
      « D’après le ministre, « 32% de ces 16 milliards d’euros ont été déposés dans des banques au Royaume-Uni, et moins de 10% dans des banques en Suisse ». »
      Il faut donc absorber de force la Suisse et l’Angleterre dans la zone Euro…?
      Des pavés contre des lingots !

  14. @ Valls:

    « Se lamenter ne sert à rien, il nous faut impérativement mettre en place un pouvoir alternatif non violent basé sur la démocratie participative et le développement des solidarités . »
    Dans un monde guidé par la lumière de la rationalité et de bienveillance, je vous suivrais entièrement dans votre point de vue que je partage en terme d’idéal.
    La seule, et unique, raison pour laquelle le mouvement des « indignés » n’est pas balayé et sa difficulté à s’adjoindre la force vive du salariat (pour le moment en tout cas).
    Regardez les effectifs militaire, de police, déployés à chaque grand G20, G… (pas le point G en tout cas), enfin les grandes réunions des Talleyrand et autres Metternich.
    Nous sommes officiellement en temps de pays, imaginez une seconde que le climat social se détériore brutalement demain (grèves générales massives, paralysie de l’outil industriel, assassinats utiles politiquement comme dans l’Italie des 70’…). Vous pensez toujours que les « possédants » (pas uniquement du capital mais de la pensée globale qui s’immisce dans la moindre infractuosité), vont gentiment dire « jeu, set et match »?
    Sans prétendre détenir la « solution », je pense que cette option devrait faire l’objet d’un débat, et pourquoi pas sur ce site.

    1. Nab a raison.
      Jamais, nulle part, une classe dominante n’a cédé la place devant les urnes.
      Les politiciens qui prônent la « révolution par les urnes » ne sont pas des crétins,
      mais des coquins, qui ne visent aucune révolution,
      mais par contre le retour à la table du caviar labellisé « Gauche plus rien ».

      1. Tiens, voilà TINA (there is no alternative) qui repointe son nez… Vous conviendrez qu’on peut commencer à voter, pour souder le mouvement, et continuer le travaille ensuite. Sinon, c’est quoi votre alternative, le gourdin avant le vote ou le repli dans les arbres?

      2. Je tiens à préciser que l’on peut rester prudent sur la possibilité d’un changement « radical » par les urnes et continuer à voter. Car bien au-delà, il y a, il me semble, une certaine conception de système politique.
        L’idéal démocratique demeure le mien mais je constate seulement, parmi tant d’autres de mes concitoyens, qu’il doit également évoluer. Pour cela il faut deux choses, une volonté populaire et beaucoup, énormément de courage politique.

      3. Aucun politicien d’alternance ne propose de sortir du capitalisme.
        Ce sont les TINA.

        La seule alternative à la barbarie, c’est une alternative anticapitaliste,
        pas antilibérale, c’est sortir du cadre, pas le consolider, avec ou sans le PS.
        Ne pas refaire la Gauche plus rien, avec les mêmes bureaucrates,
        toujours avides de caviar.

        C’est ensuite construire les instruments et formes de lutte capables
        de paralyser l’appareil d’Etat.
        Toutes les révolutions ont été précédées d’un tel débat.

        ne pas livrer les travaillleurs

  15. Nous,les citoyens devont réclamer que l’ONU reprenne toute sa place car c’est la seule institution légitime qui garanti nos droits humains universels. Les réformes imposées de façon anti démocratique vont à l’encontre de ces droits. Comment redonner du pouvoir à l’ONU?

  16. Je ne vois pas ou se trouvent les juteuses affaires…Les futurs acheteurs étant au chomage ou paupérisés..
    Logements à vendre? Surement pas…Futures ruines, comme en Irlande. Destinées au bull comme aux USA…
    Leurs bidouilles financières sont dérisoires…Y a t-il des ahuris qui vont se payer des logements invendables en plein désert hispanique?
    Images pieuses, ces gens la ne rèvent plus, ils croient au miracle…Il s’éclatent dans leur stratagèmes financiers dérisoires, se racontent des histoires…
    Ce qui est la pathologie ultime avant l’effondrement….

  17. C’est à peu près ça, Izarn.
    Il n’y a plus de rêves, d’ailleurs la classe politique dans sa presque totalité en est à dire que « les finances étant ce qu’elles sont », il faut faire un trait sur les « conquis sociaux ».
    Et demain pourquoi pas, faire un trait sur l’idéal démocratique?

    1. @Nab
      Z’avez remarqué ?
      On nous dit qu’il faut ‘revenir sur les acquis sociaux’ ou bien ‘défendre les acquis sociaux’… Mais jamais on ne pense à en acquérir d’autres !…

      1. C’est très juste, d’ailleurs ça fait programme. Hollande, qui veut étaler les postes de l’EN ou autres, jamais en créer de nouveau…Le principe de se serrer la ceinture est dans toutes les têtes nées coiffées. Plutôt de NOUS serrer la ceinture. Cet étranglement général ne se défera par les programmes qui l’actent…

  18. Beaucoup de « pessimisme » dans vos échanges ce jour, une solution, peut être, en tout cas une grande idée pour poursuivre notre reflexion commune (je suis depuis longtemps déjà, une lectrice assidue de ce blog, et je vous remercie au passage, tous, pour vos contributions), donc je vous conseille la réécoute en podcast, de  » l’excellentissime » emission de LA BRILLANTE RUTH, sur France Culture ce matin (7h) TERRE A TERRE, Bernard LIETEARD en était l’invité, et j’aimerai savoir ce que certains pensent de ce qu’il préconise, la mise en circulation d’une autre monnaie en parallèle au système existant. Il en a déjà été question sur ce blog, je sais, (monnaie fondante, monnaie bonne action, etc….) Je pense qu’une piste interessante est à réfléchir, mais surtout à réfléchir sur la mise en place, de ce coté là, quand on s’intérroge comme vous le faites aujourd’hui sur une SOLUTION de transition « douce ».
    Merci à tous, et au Blog, d’éxister, Paul, François, Michel et les autres, et VIVE LE WEB….. ……. ……I

    1. Transition douce ?
      Citez en une…
      C’est l’illusion vendue par les politiciens qui ne visent que leur carrière
      au service du système.

      1. @Charles A.
        Je ne connais pas en détail ‘la révolution des œillets’, ça pourrait être un exemple…?
        Mais vous avez raison, les ‘cas’ sont assez rares…

      2. Portugal: une chance, je connais bien.
        Effectivement, suite aux défaites subies par les forces de libération,
        une partie de l’armée s’est rapprochée des organisations révolutionnaires.
        La bourgeoisie a cédé les colonies, pas en douceur,
        mais au prix d’années de guerre de libération, avec centaines de milliers de victimes.
        Mais elle n’a jamais cédé le pouvoir réel.
        J’étais pendant l’été 74 au Portugal, dans la foulée de la révolution des oeillets:
        révolutionnaires, jeunes officiers et comités de soldats ont fait de bonnnes choses,
        mais la classe dominante n’a pas cédé le pouvoir.
        Difficile car le PC portuguais, largement dominant,
        ne voulait pas sortir du cadre du régime bourgeois,
        pas plus que le PC français en 68.

        Il n’y a effectivement aucun cas de « révolution par les urnes ».
        C’est l’invention des politiciens professionnels pour se rapprocher de la soupe.

      3. Bien sûr.
        Tous derrière ce vieux Charles A. et sa kalachnikov afin qu’il soit le premier à servir sa soupe… Beau programme !

    2. émission interessante . On aimerait un point de vue du proprio sur les thèses de cet économiste Belge.
      Bien aimé sa thèse , en début d’émission , que la monnaie contient structurellement un « programme » centralisateur-globalisateur .
      Pour la transition , elle ne pourra etre douce . Sauf a remplacer les KW perdus par des Kw humains (qui , eux , ne la verront (voient) pas douce .
      Essayer une monnaie collatérale , c’est encore une solution de groupe , et donc peu pertinente a mon avis ….Il ne peut y avoir que des solutions individuelles …qui peut etre en s’agglomerant institueront une nouvelle fois cet outil réducteur qu’est la monnaie

  19. Pessimisme, optimisme, autant de notions qu’il faudrait constamment dépasser sans pour autant toujours y parvenir. Il y a des jours où je préfèrerais ne pas voir quelques millions d’africains mourir de conflits incessants (pour des causes fondamentalement politiques et non économiques comme on voudrait nous le faire croire souvent, échec de l’ONU, des ONG, les raisons sont connues), croiser la petite gamine roumaine qui vieillit trop tôt de mander quelques sous…peuvent me pousser à baisser les bras et d’autres jours où, un brin de parfum odorant et fleuri, une douce et chaleureuse voix, un regard appuyé et curieux, deux êtres qui s’entraident, peuvent m’entraîner à l’optimisme.
    Mais, étant historien de formation et toujours féru d’histoire d’ailleurs, je crois que les mouvements de fond ne naissent malheureusement jamais des esprits altruistes et humanistes, encore moins des grands esprits tout aussi bienveillants et brillants peuvent-ils être.
    La transition douce … je repense à des gens comme Calonne (revoir l’opposition Turgot/Calonne pour ceux que ça intéresse) et l’on connait la suite.
    Nous serons au moins d’accord sur la profonde utilité de ce blog dans lequel je plonge toujours avec délectation.

  20. LA droite la plus bête du monde (en attendant la prochaine) ?

    Voici un article à propos d’une étude Morgan Stanley Research qui démontre que tous les financiers ont intérêt à l’endettement des Etats. Et pour cause, cela les enrichit. Le premier blocage viendrait de là.

    Elle est pas belle la vie ? Puisque ce sont les financiers eux-mêmes qui vous le disent !

  21. Je persiste et signe : « transition douce et éclairée » = contre pouvoir. Le monde sera ce que nous en feront, l’histoire n’est pas écrite… ….. Après, les pavés aussi…. Peut être, les verrons nous…. Et si je ne suis pas contre les pavés dans certaines circonstances, je m’intérroge tout de même sur leur bien fondé : enseignement de Gandhi et consort.
    Je n’avais pas tout lu, et je tombe sur le commentaire de Papimam (dernier commentaire posté sur la vidéo du temp qu’il fait). Il explique tout cela, beaucoup mieux que moi, et en plus , lui, il a orthographié le nom de LIETEAR, sans faute d’orthographe, et avec les liens adéquates, ce que je ne sais pas faire !
    MERCI PAPIMAM, pour votre excellente synthèse, et j’engage tout le monde à se reporter à votre commentaire. Le problème est qu’il faut suivre parce que tout va vite sur ce blog, et déjà d’autres thèmes de discussions sont engagés…
    Les idées de Bernard Lietear, sont à connaitre et à prendre en compte, elles ont place sur ce blog, je le crois vraiment, et j’aimerai savoir ce que Paul (JORION, bien sur) ou François, ou un autre animateur de ce blog en pense.
    Cordialement à vous tous.

    1. Bien sur qu’elles y ont leur place!
      Après revenir sur l’expérience de Gandhi ou d’autres je veux bien mais il serait important de revenir sur les contextes historiques qui m’apparaissent incontournables et qui expliquent aussi pourquoi à tel moment de l’histoire humaine de telles choses ont été possibles.
      Dans le monde en constante uniformisation et de plus en plus sécuritaire qui est le notre, je crains véritablement le pire si une volonté populaire se mettait en mouvement pour réclamer un changement profond de système politique et économique.
      Mais nous n’en sommes pas là.

      Bien à vous

  22. oui Thombilabong, raison de plus pour aller vers la création d’un autre système de monnaie en parallele à celui existant, pour sortir de ce système mortifère, mais dominant pour le moment, mais pour cela, il faudra que l’état accepte et cautionne un nouveau système monnétaire, derriere lequel le citoyen lambda pourra se réfugier contre la tyranie monopolistique des banquiers, et du pret à intérets. Cela passe par la politique. Mais je vois que je ne suis pas la seule à avoir écouté et remarqué les idées de LIETEAR, et cela va surement être approfondi sur ce blog.

  23. @Nab,
    Merci pour votre réponse Nab, de toute façon je suis OK avec vous ! Il y a l’histoire et les contextes historiques… Notre societe est de plus en plus sécuritaire, oui ça crève les yeux tous les jours, rien qu’à voir les « harnachement » de la police, ça fait peur, et en plus, quand on pense à Aliot Marie qui proposait ses sbires et leur « savoir faire » pour mater le « désordre tunisien », on à tout compris., etc etc…..
    Tout a fait OK avec ce que vous écrivez. Mais bon, parfois, un contexte, un instant, et pourquoi pas un changement une prise de conscience, une nouvelle « idéologie » dans l’air du temps, qui sait, encore une fois, l’histoire n’est pas écrite…… (finalement peut être que j’essaye de me convaincre moi même, car quand je regarde, c’est l’horreur et la barbarie que je vois et pressens……)
    bien à vous, et bonne soirée…….

  24. Je vous rejoins Hiramia.
    Ou que l’on regarde autour de soi, ce n’est pas très glorieux.
    Et pourtant je rêve et agis autour de moi pour que les consciences avancent, et attend des miroirs qui m’entourent qu’il me fasse également mieux me connaitre.
    Et je ne me résigne pas à la fatalité, au chacun pour soi et Dieu pour tous.
    Ma vie a été une lutte, comme pour la plupart de nous, rien n’est acquis, les choses s’obtiennent souvent de longues luttes et parfois de manière surprenante.
    Bien à vous.

  25. Le crédit bancaire aux promoteurs représente en Espagne 325 Mds€, parmi lesquels les mêmes banquiers reconnaissent que 179 Mds€ (soit plus de 50%) seraient de « recouvrement douteux ».

    Difficile de croire que 50 Mds€ de write-off soient suffisants pour rendre le secteur sain, si tant est qu’il puisse le redevenir. Lorsque le gouvernement dit vouloir imposer une paume de 80% aux fonciers aux mains des banques, et lorsque l’on sait que lesdits fonciers représentent la majorité des actifs saisis aux promoteurs en valeur (j’avais noté il y a quelques années le chiffre de 225 Mds€), on comprend encore moins quelle est la stratégie de Mr. de Guindos. On connaissait son passé comme banquier d’affaires, on connaissait moins sa facilité à manier l’euphémisme.

    En réalité, on vient à se demander si les fameux 50 Mds€ de paume, à propos desquels il répète dans tous les médias qu’ils rendront plus acessibles les logements -en oubliant de dire que si le prix des logements baisse de nouveau, la sensation de pauvreté des particuliers propriétaires ira en s’amplifiant- , ne seraient pas qu’une étape vers un write-off beaucoup plus important. Peut-être atteignant fameux chiffre de 179 Mds€ exhibé par les banquiers.

    La pratique gouvernementale consistant à obliger les banques à augmenter leurs provisions a engendré une stratégie de fuite en avant de la part de ces dernières, en particulier de part la pratique des swaps : sous le gouvernement Zapatero, les banques étaient tenues de passer des provisions sur une partie importante de tout actif dans leur bilan depuis 3 ans qui ne rapportait pas de cash et qui n’était ni construits ni en construction (des actifs « zombie » en quelque sorte). Les banques se sont donc empressées de construire sur les terrains qu’elles avaient saisi des promoteurs ruinés (ou en sérieuses difficultés) en signant des contrats de partenariat avec d’autres promoteurs.

    Le « swap » a la forme suivante : je suis banquier et je crée une société ad-hoc avec un promoteur. J’apporte le terrain (à la valeur comptable qui figure dans mon bilan bien sûr, je ne fais apparaître aucune perte) et le promoteur réalise la construction, que je finance à 100%. Le promoteur, déjà échaudé et peu enclin à trébucher deux fois sur la même pierre, n’apporte aucune sorte de garantie (pas de fonds propres, pas de nantissement d’actifs). Au bout du compte, les logements arrivent sur le marché et sont vendues à un prix comprenant valeur du terrain + coût de construction + marge du promoteur. Les prix de vente étant irréalistes, la marge du promoteur va disparaître, la valeur de la construction a déjà été déboursée et donc toute la moins-value affectera de valeur du terrain, lorsque l’actif sera retourné tout naturellement dans le bilan de la banque, la société ad-hoc ayant fait faillite.

    Double avantage pour la banque : on gagne 2 ans (délai minimum de la construction de logements) et on ne passe pas de provisions. Selon les dispositions prévues par Mr. de Guindos, on passerait dans ce cas à devoir passer (dans 2 ans) non plus 80% mais 35% de provisions. Nul doute que les banquiers sauront trouver le subterfuge pour éviter de faire apparaître dans leurs comptes – ou tout du moins retarder l’échéance- les moins values colossales qui entraìneraient la faillite du système financier espagnol, et probablement quelques banques allemandes qui ont financé leurs homologues de la Péninsule.

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